Découvrez le programme de la première édition du Forum Structured Finance Africa
Cérémonie d’ouverture
Salle plénière Lat Dior
Panel d’ouverture–Surmonter le défi du financement : entre ambitions publiques, contraintes budgétaires et leviers structurés.
Salle plénière Lat Dior
L’Afrique fait face à un triple besoin de financement : combler un déficit annuel de plus de 100 milliards USD pour les infrastructures, renforcer son tissu productif privé, et refinancer durablement sa dette publique. Dans ce contexte, les financements structurés constituent qui permettent de mutualiser les risques, rallonger les maturités et mobiliser le capital privé à grande échelle en combinant plusieurs instruments tels que la titrisation, les PPP, les financements climatiques ou encore le trade finance garanti. Ces modèles de financement hybride se généralisent tant chez les institutions privées (IFC, BEI ou EAIF) que chez les acteurs publics à l’image de l’Etat ivoirien qui a financé plusieurs projets d’infrastructures par le biais de PPPs structurés avec Proparco et Meridiam. Malgré ces beaux succès, un défi de taille subsiste : généraliser ces modèles à d’autres pays et secteurs, tout en garantissant leur soutenabilité financière et leur impact.
Quels types de financements structurés peuvent aujourd’hui répondre, de façon pragmatique et innovante, aux besoins de financement massifs et multisectoriels de nos économies ?
Points clés :
· Structuration multi-acteurs : comment combiner capitaux publics, garanties DFI, fonds institutionnels et marchés financiers pour répondre à des besoins de plus en plus complexes ?
· Soutenabilité vs effet de levier : quels critères pour structurer efficacement les emprunts sans alourdir le poids de la dette publique ?
· Réplicabilité et montée à l’échelle : quels enseignements tirer des réussites sur le continent pour standardiser et diffuser les meilleures pratiques ?
Panel 1 - Plus grand, plus loin : comment permettre à la titrisation en Afrique de passer à l’échelle ?
Salle plénière Lat Dior
Depuis l’adoption du cadre réglementaire régional en 2010, la titrisation en Afrique de l’Ouest connaît une lente montée en puissance. Malgré des avancées notables – premières émissions privées, création de sociétés de gestion dédiées, implication accrue des banques et sociétés de crédit-bail – le potentiel reste encore largement sous-exploité. À titre d’exemple, l’encours total des émissions dans l’UEMOA reste inférieur à 1 % du PIB régional, très loin des standards observés en Afrique du Sud ou au Maroc. Pourtant, la titrisation représente un levier puissant pour refinancer les portefeuilles de crédits, alléger les bilans, canaliser l’épargne institutionnelle, et financer l’économie réelle. Alors que les acteurs du secteur financier testent des modèles innovants de financement à l’instar de SOGESY et KF Titrisation qui ont structuré des véhicules sur du leasing, des créances fiscales et des prêts PME ou la BOAD qui propose de nouveaux modèles de credit enhancement pour améliorer la liquidité, la titrisation et ses dernières innovations peinent encore à attirer les investisseurs. Ces derniers restent prudents, les tickets limités, et la profondeur du marché secondaire quasi inexistante. Comment faire de la titrisation un véritable outil de financement à impact, capable d’accélérer la transformation économique régionale ?
Points clés :
· Diversification des actifs titrisés : quelles conditions techniques et juridiques pour ouvrir la titrisation aux actifs non traditionnels (factures, créances fiscales, microcrédits) ?
· Structuration attractive pour les investisseurs : comment renforcer la liquidité et la notation des FCTC pour attirer assureurs, banques et fonds de pension ?
· Vers une titrisation durable et digitale : comment intégrer les critères ESG, la blockchain ou la notation automatisée pour moderniser l’offre et élargir la base d’investisseurs ?
Table ronde : PME, fintech et microfinance : bâtir une architecture pour massifier l’accès au crédit
Salle Aline Sitoe Diatta
Avec plus de 90 % des entreprises africaines classées comme micro ou petites, l’accès au crédit reste l’un des principaux freins à la croissance inclusive. Si les canaux traditionnels peinent à répondre aux besoins de cette cible, les fintechs et institutions de microfinance ont permis des percées notables, en s’appuyant sur la digitalisation, le mobile money et des modèles de scoring alternatifs. Des pays comme le Kenya ont démontré à la fois le potentiel et les limites de ces approches. Plus de 5 millions de microcrédits y sont distribués via des plateformes digitales, souvent pour des montants inférieurs à 50 USD, avec des taux de remboursement supérieurs à 85 %. Mais l’absence de régulation harmonisée et de registre centralisé de crédit a conduit à une multiplication des acteurs non agréés, à des taux d’intérêt parfois supérieurs à 180 % annuels, et à un risque croissant de surendettement. Comment transformer ces innovations locales et fragmentées en portefeuilles de crédit structurés, bancables et régulés ?
Points clés :
· Structuration de portefeuilles de microcrédits en ABS (Asset-Backed Securities) : quelles approches pour agréger, standardiser et refinancer des encours issus de fintechs ou d’IMF, tout en maîtrisant le risque ?
· Scoring alternatif et transparence des risques : comment fiabiliser les modèles fondés sur les flux digitaux et développer des bases de données mutualisées pour limiter le risque de défaut en cascade ?
· Passer à l’échelle : comment transformer les modèles fintech ou IMF en portefeuilles bancables, régulés et attractifs pour les investisseurs institutionnels, dans un cadre protecteur pour les emprunteurs comme pour les prêteurs ?
Panel 3 – Finance durable en Afrique : révéler un potentiel sous-exploité pour accélérer le développement
Salle plénière Lat Dior
Alors que l’Afrique fait face à des besoins accrus pour financer la construction d’infrastructures, la transition énergétique et l’essor du secteur privé, les ressources mobilisables via la finance durable — green bonds, lignes ESG, financements mixtes — restent sous-utilisées et mal orientées. La finance durable en AFrique est encore loin de tenir toutes ses promesses. En effet, plus de 97 % des obligations durables émises en Afrique proviennent de trois pays seulement : Nigéria, Maroc, Afrique du Sud et les projets dits « à impact » restent souvent cantonnés à des pilotes bilatéraux ou des structures isolées, faute de projets bancables, de cadres normatifs adaptés et d’intermédiation efficace. Pourtant des solutions émergent : la BAD a structuré en 2024 une obligation hybride durable de 750 millions USD, tandis que des acteurs comme FSD Africa, TDB ou EAIF montent des plateformes de blended finance innovantes. Le projet éolien Lake Turkana au Kenya illustre l’efficacité des montages structurés, combinant dette publique, privée et garanties tandis que le Nigéria a annoncé l’émission de 300 milliards de nairas (200 millions USD) en green bonds pour soutenir des infrastructures climat-résilientes. Mais la route est encore longue et les attentes restent fortes. Pourquoi la finance durable peine-t-elle encore à transformer en profondeur le développement du continent ?
Points clés :
· Aligner exigences d’impact et faisabilité terrain : Comment calibrer des projets qui répondent aux standards ESG tout en restant exécutables en Afrique ?
· Adapter les instruments : Quels ajustements techniques et réglementaires pour rendre les green bonds, garanties climat ou blended finance réellement opérationnels ?
· Intermédiation et portage : Comment mettre en relation les investisseurs à impact et les porteurs de projets africains ?
Panel 4 – Panel de clôture – La croissance en ligne de mire : comment développer les secteurs prioritaires grâce à des financements innovants
Salle plénière Lat Dior
En Afrique de l’Ouest, quatre filières stratégiques – agro-industrie, énergie, transformation minière et services numériques – concentrent plus de 65 % du potentiel de création de valeur ajoutée régionale. Pourtant, moins de 20 % des financements structurés mobilisés dans la région entre 2018 et 2023 leur sont destinés. Les écarts sont flagrants au moment où le taux de transformation locale reste inférieur à 15 % dans la plupart des pays de l’UEMOA, que la région exploite moins de 3 % est exploité de son potentiel en énergies renouvelables, et que dans la transformation minière, la valeur captée localement sur l’or reste inférieure à 5 %, sans oublier les investissements attendus pour booster l’économie numérique dans la région. Pourtant, des initiatives démontrent qu’un alignement stratégique entre capitaux publics, investissements privés et financement multilatéral pourrait changer la donne, à l’image du programme d’industrialisation agroalimentaire du Nigéria financé à hauteur de 500 millions USD par la BAD, le fonds d’infrastructures énergétiques d’Africa50, ou encore les plateformes régionales d’innovation numérique soutenues par la SFI. Mais ces exemples restent isolés et insuffisamment réplicables.
Quels leviers activer pour canaliser massivement les ressources vers les secteurs qui génèrent le plus d’emplois, de recettes fiscales et de valeur ajoutée locale ?
Points clés :
· Comment aligner les priorités sectorielles nationales et régionales avec les pipelines d’investissement pour maximiser l’impact ?
· Comment structurer des partenariats de filière entre États, investisseurs et opérateurs afin de sécuriser les flux et la rentabilité ?
· Comment mettre à l’échelle des plateformes régionales d’investissement sectorielles, réplicables sur plusieurs pays et filières ?
Allocutions de clôture
Salle plénière Lat Dior
E-Sukuk multicédants souverains en UEMOA : une proposition innovante pour canaliser l’épargne de la diaspora
Salle Omar Tall
Dans un contexte marqué par la pression croissante sur les budgets publics et les besoins urgents de financement des États membres de l’UEMOA, cette Masterclass propose un cadre innovant pour mobiliser des ressources en devises à moindre coût et hors bilan budgétaire. L’objectif est de structurer une solution financière permettant aux États d’accéder à des financements en s’appuyant sur les flux futurs de TVA ou de droits de douane, mutualisés à l’échelle régionale, et dirigés en priorité vers la diaspora. Comment canaliser des financements en devises vers les États de l’UEMOA sans aggraver leurs ratios de dette publique, tout en garantissant un coût maîtrisé et une structure attractive pour les investisseurs ?
Objectifs pédagogiques de la Masterclass
· Présenter un cas pratique inédit de structuration souveraine régionale
· Décomposer les étapes de conception, structuration et placement d’un e-Sukuk
· Identifier les conditions de réplicabilité et de montée à l’échelle
· Favoriser les échanges entre régulateurs, banques islamiques, SGI, DFI et investisseurs institutionnels
PS : Sur inscription uniquement via l’application mobile.